Mission C: Les Loups de Konoha

[Kaemon]

-... et naquîrent les loups, seigneurs des chasseurs... et naquîrent les loups, haït pour le meilleur... mais jamais n'entendit... mais jamais n'entendu-dou... meilleurs musique au coeur...

Et naquîrent les aigles, derniers des braves seigneurs... et naquîrent les loups, empereurs pour le meilleur... mais ja...

La voix était douce.
Tranquille... chantant un doux air pour enfant d'une voix d'homme... mûr? Non... plutôt d'une voix d'homme, tout simplement.

Confortablement installé dans les bras accueillant d'un arbre, un jeune chantonnait tout en travaillant. Oui, en travaillant, bien que celui-ci devait être bien incongru: Ses mains malaxaient sans répit des herbes immergées en un liquide à la teinte sombre où semblait flotter de petits morceaux de... quoi? Peut-être la réponse à cette question aurait elle été plus qu'intéressante, mais passons.

Ainsi, le jeune homme s'affairait à assaisonner d'appétissant morceaux de viandes rouges, les préparants avec une attention quasi sans-limites... Comme un père devant son enfant...

Quand les heures passèrent, quand achevé fût sa tâche, un fin sourire apparut sur son visage... En savait-il lui même la raison? Savait-il que jamais il n'avait plus ressemblé qu'en cet instant à son mentor? Savait-il que, en ce doux instant de plaisir, étincellait un éclat de folie en ses yeux?
Peut-être que oui.
Peut-être...

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Sous les arbres dissimulant le sol au contact direct de l'astre solaire, un jeune homme à la sale allure de mandiants, union d'un rêve malsain et d'une ombre ironique, imperceptibles aux hommes naïfs et incompréhensif.

Assis en tailleur, il attendait... Autour de lui, une odeur assaillait intensément ses sens... une odeur si parfaite... si remarquable... un assaisonnement si succulent aux papilles que la question lui revenait sans cesse: Était-ce vraiment sa soif? Était-il cet être désirant de tout coeur l'apaisement de sa morbide faim?

Ces questions pour uniques compagnons, le jeune homme attendait, un cercle de chair fraîchement assaisonné reposant, tel un mur contre le temps, sur le sol, le souillant de sa sanguignolante nature...
Il attendait le temps du changement... le soupir des braves...
Mais, que ce soit par vilennie ou par noblesse d'âme, il attendant.
Car il devait en être ainsi.

[Kaemon]

Le temps passait... et, lentement, le règne souverain de l'astre solaire devait plier devant la noirceur de la nuit. Car, aussi grande soit la majesté de sa Royale Étincelle, éternelle est obscurité et nul ne peut mettre en doute sa domination...
Nul ne le peut... sauf l'homme.

Dans l'obscurité si familière à sa nature, le jeune homme attendait... ou, plutôt, avait attendu...
Car, devant lui, se présentait la somptuseuse vision pour laquelle il avait tant attendu, tant travailler...
Car devant lui étaient les loups et, affamés de chair, vaincus par les privations, seule étincellait en leur regard cet éclat que ne pouvais ignorer le jeune homme.
Non, il ne le pouvait.

Lorsqu'ils vinrent à lui, apparut sur ses lèvres un rictus bien particulier... un «sourire» que son propre mentor aurait reconnu comme le sien... Mais ce n'était que bien normal: Ne désiraient-ils pas justement, tout les deux, changer sa nature? Son âme?
Ne désiraient-ils pas atteindre le chemin qui lui permettrais d'atteindre la paix de l'esprit? D'atteindre... le silence?
Oui, il fallait.
Il le fallait.

C'est pour ça qu'il restait immobile, observant les prédateurs se gavant de cette délicieuse chair sanguignolante... déchiquetant sans finesse ce qui affolait leur esprit animal... et quand le sommeil leur vint prématurément, nul changement ne se fit en lui...
Car c'était son devoir... et son plaisir.

Quand les corps massifs des prédateurs se mirent à trembler sous l'action des toxines, seule apparut sur son visage une légère... tension.
Comme si c'était de l'appréhension...

Mais, rapidement, tout fut terminé.
Ne restait plus que le doux silence de l'obscurité...
... et le jeune homme prit bien du plaisir à alors disparaître, son travail accompli.